samedi 11 septembre 2010

Sept 11, 2009, one year after

For my special friends!

Sept 11. I want to celebrate something very special in that day, and I would like with you. Naturally many will think about the big disaster that occurred in New-York 9 years ago. This is not my topic. My one is a joyful beginning of this amazingly great trip I did with Andy all around the US last year.

Same day, exactly same exceptionnaly beautiful weather, same latitude, . . . but another country, another way to go: today it is by foot !


For now, I just want to remember that without you this trip was simply not possible. You were an essential part of the success of it. How wonderful, how amazing and comfortable it has be to have a point of reference where to land! And not only to land, because in the US there is such a huge quantity of airports, but to find some great people, some friends as you are.

The preparation of this trip has taken many months, trying to figure out how to solve some unknowns. When I initially thought about doing something like this, I wondered: flying is an aspect, living is another. And in my mind it was absolutely clear that I wanted to go some people, not to the hotel. But I knew nobody, and America is at the other edge of the world. Notwithstanding that, I pursued my idea, making some contacts, using the relationship web. Considering this aspect of lodging, the big problem was to find some possibilities not only in one confined area, but from the Pacific coast to the Atlantic one, from the Canadian border to the Mexican one. Now when I think about this idea, I do have the goose bump …;-)… it was crazy.

Sept 11, 2009 was then the beginning of such a big adventure. You can have an overview at http://www.rapelli.org/home/en (The basic site is in French, I try to translate it English, it must be more or less ok). My remembrance is surely full of all those landscape I have seen, those incredible sceneries, those giant plains, those strange rocks. But over that, I do have a very special memory of all the persons I met. You are in their. I had the chance to be able to discover the life from the totally isolated ranch to the house in the middle of a huge city, as well as in some little or intermediate size cities. I do have to say loud and clear that everywhere it has been so great, so precious to be with you in your house, in your context. We have shared a lot, we have spoken about many things and I never felt to be a foreigner.

If I were a magician, I would like to invite all of you in the center of gravity of that trip to do a big big big party. Do you know where it will be? In one of those rare States I didn’t overfly (funny isn’t it?): Kansas. And just in a little village (213 inhabitants) called Levant, KS.
Going to Levant, KS to do this party with you seems not to be possible, unfortunately. But going to the Levant to pursue my objective to become mission/humanitarian pilot seems to be still possible. I continue to believe in that, and I am still in relationship with some NGO.

A dream became true a year ago. This gives me the hope to see some other dream becoming true. And I hope I will be able to tell it to you in a short time, with people like you. During this trip, you have been God’s hands and heart.

For all of you, my friends: Matt Lehde and Nancy in Seattle (WA), Lynn Tucker in Seattle (WA), John Hook in Nampa (ID), Andrew Schanz and your parents nearby Miles City (MT), Dick and Betty Lou Kessler in Custer (SD), Kevin and Jeannie Koch in Goshen (IN), Doug Dening in Waxhaw (NC), Aja Angel in Waxhaw (NC), Brett Zwerdling in Richmond (VA), Cathy Hayes in Mobile (AL) (oops…I am so sorry I don’t remember your husband’s name), and Tony and Diana Howard in Fort Worth (TX) I will continue to praise the Lord. Be abundantly blessed.

vendredi 13 novembre 2009

Epilogue

Bye bye N382KD, tu as été une très fidèle monture. Sans te fatiguer, tu m'as amené à mon but!

N382KD

mardi 3 novembre 2009

7ème + 8ème étape - Dallas,TX => Page, AZ



Me voila de retour à Seattle depuis 3 jours, après un mémorable voyage de retour. Mais ce n’est qu’une halte de courte durée, puisque je pars cet après-midi pour Vancouver, dans l’état de Washington (à ne pas confondre avec Vancouver Canada), pour 3 semaines.


Le déplacement de Mobile, AZ à Dallas Fort Worth, TX était planifié, par contre la suite ne l’était pas. Et heureusement. Notre projet initial fût d’atteindre le quota minimum d’heures de vol requises par la MAF et JAARS, et avec un petit calcul nous nous sommes rendu compte que cet objectif allait être atteint sans prolonger le parcours. S’est rajouté un autre paramètre : la certification requise par la MAF et JAARS pour le Cessna 206. Or nous voulions profiter d’être sur place pour la faire, et ainsi économiser un aller-retour Suisse-USA. Après plusieurs emails, nous avons reçus le ok pour faire cette certification dès le 16.11 et pour une durée de 3 semaines, ainsi que l’évaluation technique la semaine suivante à Nampa. Donc dès cet après-midi et pour 3 semaines je serai à Vancouver, WA puis pendant 1 semaine à Nampa, ID.


Après plusieurs hésitations et changements, Andy a choisi de continuer sa route au Canada où il a fait sa formation de base. C’est une sage décision qui va fortement simplifier sa partie, vu qu’il a une licence canadienne. Je trouve simplement extraordinaire qu’il ait cette possibilité dans un contexte connu de lui alors que moi j’ai la possibilité d’aller à Vancouver, un contexte connu de moi. Et puis je suis très reconnaissant d’avoir fait ce tour avec lui, et d’avoir fortement amélioré certaines stratégies de pilotage de campagne, grâce à son expérience en la matière. J’ai pu grandement l’aider dans le vol aux instruments.


Dallas est une ville géante, avec à l’ouest une banlieue nommée Fort Worth et 800'000 habitants !!! Elle se trouve en plein milieu du Texas, le plus grand Etat après l’Alaska, mais terriblement plat. Un proverbe dit que pour voir l’horizon il suffit d’acheter une échelle de 2 m. C’est vrai que c’est impressionnant pour un Suisse habitué aux hautes montagnes. Il y a pourtant une grande différence entre cet endroit et l’Australie : les ¾ ouest du Texas sont cultivés par des fermes géantes, avec des fois des motifs artistiques. Durant le survol de cette immensité, j’ai vécu un conflit intérieur assez fort. Dans ma tête, Texas voulait dire Cow-boys, troupeaux de vaches, pistolets, terres arides, cactus, Lucky Luke, bande dessinée, etc. Il m’a fallu du temps pour « désintoxiquer » mon cerveau de ces images fausses. Or une discussion avec Andy m’a permis de constater que le même problème existe en Suisse-allemande.


Ceci m’a dirigé vers une autre réflexion : quels sont les points, les éléments qui sont gravés dans ma vie parce qu’ils m’ont été enseignés ainsi et qui malheureusement ne correspondent pas à la réalité ? Il est très facile de penser aux mensonges ou distorsions permanentes que la publicité véhicule, mais à quel suis-je conscient de l’impact qu’elle à sur moi ? Et ceci n’est que la partie visible de l’iceberg et facile à critiquer. Par contre, en tant qu’enseignant, en tant que parent, comment est-ce que je délivre le message de formation ou d’éducation qui m’est assigné ? En tant que chrétien, pasteur ou pas, j’ai aussi cette responsabilité de propager la parole de Dieu. Mais avec quelle méthode ? Comment faire part des certitudes qui m’habitent profondément sans les dispenser comme s’il s’agissait d’un même absolu applicable à autant de robots préprogrammés pour la même tâche mécanique ? Mon être intérieur est aussi rempli de certitudes et de vérités, dans tous les domaines : physique, science, humain, politique, social, spirituel, et j’y crois. Mais suis-je vraiment sincère quand j’enseigne seulement un aspect de la réalité qui m’habite parce que je crois que c’est une valeur unique et universelle ?


J’ai une vision, vous vous en êtes certainement rendu compte. Elle est mon carburant. En même temps, je suis convaincu qu’il serait totalement faux d’en faire un dogme universel. Et par la même occasion, j’aimerais remercier Goschinni, l’auteur de la BD Lucky Luke de m’avoir fait rêver, de m’avoir montré que dans une terre aussi aride il peut y avoir un cœur. Ce qui a provoqué ma réflexion, c’était le conflit entre une image d’enfant et la réalité du terrain, mais je sais que dans bien des autres situations j’ai une image faussée des gens : ceux qui ne partagent pas mes positions politiques, ceux qui ne font pas le même sport, ceux qui n’ont pas les mêmes passions, ceux qui ne croient pas comme moi, ceux qui vivent la louange différemment, ceux qui . . . Oui, mon arc-en-ciel n’est qu’un arc, alors que le créateur a fait un cercle entier pour m’en parer (photo Holly). Pardon pour mes limites.


Après le Texas, il y a eu la traversée de l’Arizona et quelques moments exceptionnels. Je vous laisse découvrir et méditer sur les photos de l’Antelope Canyon, du Grand Canyon, du Lac Powell et de Monument Valley. Ce sont des endroits qui sont tous à proximité de Page, une toute petite ville perdue au milieu du désert, en Arizona, où il y a chaque année un festival de Montgolfières. Et c’était le week-end où nous étions là.


Et puis j’ai décidé pour la rentrée de passer par le désert de Mojave, pour y voir le dépôt des avions mis au rebut. Mais une fois encore, nous avons pu vivre une coïncidence extraordinaire. Alors que nous étions occupés à faire le plein de notre « petit oiseau » est apparu dans le ciel un vaisseau des plus bizarres, sorte de machine à dépasser le temps, qui a atterri juste devant nous 5 minutes après. Il s’agissait d’un prototype d’avion stratosphérique, capable de sortir de l’atmosphère terrestre et d’y retourner comme un avion. Vous aurez certainement de la peine à imaginer l’émerveillement que j’ai eu à voir ceci de mes propres yeux d’autant que, 5 minutes plus tard, le second vaisseau a aussi atterri juste devant nous. Pour un passionné de technologie et d’aéronautique comme moi, ce fût le kilo de cerises sur le gâteau.


J’ai une grande joie de pouvoir aller vers cette prochaine étape à Vancouver, mais en même une certaine tristesse de devoir laisser N382KD (photo N382KD) à Seattle, l’avion qui nous a si fidèlement transportés. Imaginez pourquoi ! Durant 60 jours, nous avons volé 205 heures et parcouru 36'000 km au dessus de 35 Etats. 


Voila, durant 3 semaines je vais voler dans un territoire limité, dans la région de Vancouver et Portland, et je me réjouis beaucoup. Je vais aussi découvrir un nouvel endroit, de nouvelles personnes, une nouvelle église. Mais partout la même flamme, la même vie.

jeudi 22 octobre 2009

5ème + 6ème étape - Goshen,IN => Waxhaw,NC



J’ai rassemblé 2 étapes dans ce courrier pour des raisons de temps disponible. Cette semaine passée à Richmond, VA ainsi que la suivante à Mobile, AL ont été bien remplies. La météo nous a permis de voler presque tous les jours, et les découvertes sont grandes. De ce côté des USA, la topographie est très plate, à perte de vue, mais très verte (photo « Virginie ») 


. Et puis côté climat il y a une grande différence d’avec Seattle, on sent le sud. Alors ça permet des vols de nuits faciles (photo « coucher de soleil » ).


Il y a une chose qui m’impressionne, partout autour des USA, c’est l’accueil des gens. Et je ne parle pas seulement des personnes qui nous reçoivent chez elles, dans leur maison et envers lesquelles nous sommes très reconnaissants. Mais je parle de toutes les autres personnes rencontrées occasionnellement dans les aéroports. Imaginez deux gars arrivant par avion dans un aéroport de la grandeur de Berne. Nous roulions avec l’avion vers la place où on peut remplir le carburant. A ce moment, 2 personnes sont venues à notre rencontre en nous disant : Bienvenue, de quoi avez-vous besoin ? Ils ont fait le plein de l’avion et sont allés le parquer, puis ils nous ont demandé si nous avions un logement. Réponse négative, c’était juste un transit dans une petite ville pour 1 nuit. Alors 1 gars nous a dit : pas de problèmes, je téléphone à l’hôtel le plus proche pour vous réserver une chambre. Puis il nous a dit sans transition : voici la clé de la voiture, vous pouvez l’utiliser sans limite pour aller à l’hôtel et pour aller en ville manger. Ils ne nous ont même pas demandé si nous avions un permis de conduire. Et d’autre part, ils ne nous ont rien fait payer. Cette aventure s’est déjà passée bien des fois ici, à chaque arrêt. C’est incroyable de vivre cela, de recevoir cette bienvenue et cette courtoisie. A plusieurs reprises nous avons reçu une voiture pour un jour entier, sans aucun frais, sans même signer de papier, sans même laisser mon nom. Pour moi, il y a quelque chose à apprendre en matière d’hospitalité. Mais c’est vrai que tout le monde ne vit pas la même réalité, par exemple le gars qui pilote ce merveilleux petit avion que j’aimerais bien piloter (Photo « avion privé) . Il fait cela juste pour loisirs . . . 


Richmond, VA est une « petite » ville à 170 km au sud de Washington DC, 200'000 habitants en ville, 1,2 Millions avec la périphérie. Son aspect est beaucoup plus proche de celui des villes européennes, comparé à Seattle. Brett, chez qui on a logé nous a mis à disposition sa 2ème voiture, ce qui nous a fortement simplifié les déplacements entre la maison et l’aéroport. Et puis ça nous a permis de nous rendre à Washington, dimanche. Naturellement les abords de la maison blanche étaient bondés de touristes, mais pour le reste, il semble que ce soit une ville assez tranquille. Il y aurait beaucoup à dire sur la quantité de monuments qui sont le long du Mall, mais mon attention a été retenue aux alentours du Mémorial de Lincoln. Alors que je me dirigeais vers ce mémorial, j’ai commencé à ressentir la vibration de la foule noire qui se trouvait là, compacte, serrée, attentive, en ce fameux jour du 28 Août 1963. 200'000 noirs rassemblés alors qu’ils n’en avaient pas le droit, bravant le risque énorme de la répression. 200'000 cœurs qui battent parce qu’une personne leur dit l’espérance, écoutant celui qui se lève pour se positionner contre l’injustice. Et du haut des marches du mémorial, j’ai pu réentendre et me laisser interpeller par ce message encore oh combien actuel : I have a dream. J’ai ressenti la force de ce rêve, qui n’est pas une vapeur éthérée, mais un désir profond, non pas un rêve qui va disparaître aux première lueurs du jour, mais la semence d’un incroyable et gigantesque changement, un rêve moteur.


Alors que j’étais en haut de ce mémorial, devant cette esplanade géante, j’étais à la fois en contact avec cette foule opprimée, souhaitant la libération, et simultanément en connexion avec l’église de nos jours. Je réentendais ce puissant message d’alors délivré par le révérend Martin Luther King avec toute sa vigueur originelle. I have a dream, c’est le message de l’incarnation de l’église dans la société, ce message qui prend appuis sur l’injonction de Jésus à ses disciples, quand il leur disait : Donnez-leur vous-même à manger (Luc 9,13). Dans le cas de Luther King, il ne s’agissait pas de distribuer de la nourriture pour le corps. Par contre, MLK a clairement remis l’église au milieu du village, en s’occupant directement du besoin fondamental de cette population, qui alors était celui du respect de leur être. Ce message a pu rejoindre la foule parce qu’il était à la fois bien enraciné dans la terre, avec ses évidences criantes et ses déclarations tranchées mais aussi faisant référence sans détour à la Bible dans son ancien et nouveau testament et à la vie qu’elle propose.



  • Je fais le rêve qu'un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : “Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux.”
  • Je fais le rêve qu'un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves puissent s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
  • Je fais le rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, désert étouffant d'injustice et d'oppression, soit transformé en une oasis de liberté et de justice.
  • Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd'hui !
  • Je fais le rêve qu'un jour là-bas en Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur aux lèvres dégoulinantes des mots "interposition" et "annulation"; un jour au fin fond de l'Alabama les petits garçons noirs et les petites filles noires puissent joindre leurs mains avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme des frères et des sœurs.
  • Je fais ce rêve aujourd'hui.
  • Je fais le rêve qu'un jour chaque vallée soit glorifiée, que chaque colline et chaque montagne soit aplanie, que les endroits rudes soient transformés en plaines, que les endroits tortueux soient redressés, que la gloire du Seigneur soit révélée et que tous les vivants le voient tous ensemble.»



Et alors que j’entendais ces paroles, je me demandais quelle place ont les rêveurs comme MLKing dans la société et l’église d’aujourd’hui, et comment ce rêve est connecté à la réalité. En je me suis demandé avec précision de quelle manière l’église est connectée à la réalité du temps, de quelle manière elle prend en charge les besoins fondamentaux de la population. Ce message de MLK a été une puissante révolution sociale. Est-ce que le message de l’église d’aujourd’hui l’est encore ?


Je vous laisse à cette réflexion. Demain nous nous déplaçons de Mobile, AL à Dallas, TX. Ce sera la dernière étape du tour projeté, mais pas la dernière aventure . . . 


Je fais ce rêve. . . c’est aussi mon souhait pour vous, rêvez, laissez-vous déranger, laissez-vous interpeler, laissez la parole devenir incarnée comme elle doit l’être, la parole créatrice.

mercredi 7 octobre 2009

4ème étape - Custer,SD => Goshen,IN





La météo a tendance à nous bouder ces temps, il y a beaucoup de jours où on ne peut pas voler, soit parce qu’il y a trop de vent, soit parce que le plafond nuageux est trop bas. Il y a 10 jours on a dû reporter le départ de Custer, SD et la semaine dernière de nouveau on a dû reporter le départ de Goshen, IN. Mais c’est typique dans le domaine de l’aviation légère.





A Custer nous étions logés chez un couple de missionnaires retraités, Dick et Betti Lou Kessler. Ils ont une superbe petite maison dans cette petite ville très touristique de montagne. Le matin la température est facilement en dessous de 0°C. Pendant plusieurs jours nous étions seuls dans la maison, nos hôtes étant en déplacement, et ils nous ont laissé leur 2ème voiture à disposition. Le contact a été très chaleureux, ces gens sont pleins d’attention. Au niveau topographique Goshen est tout autre. C’est à nouveau une partie sans relief, à env. 150km au sud-est de Chicago, et le trafic aérien est intense. Il y a une densité incroyable d’aéroports, ce qui rend la circulation aérienne très stressante. La photo (Chicago) de cette mégapole à été prise à 60 km, ça donne une idée de sa taille. Ca nous change aussi des plaines quasi-désertiques du Montana. A Goshen aussi nous avons été reçus comme des rois, gâtés. Nos hô tes, Kevin et Jeannie ne pouvant pas nous accueillir, leur maison est en totale transformation, ils nous ont mis à disposition une autre maison juste pour nous. Wooaahh ! D’autre part, ce couple travaillant dans le collège chrétien de Goshen, ils nous ont proposé de prendre le petit-déjeuner au réfectoire. Et ça n’a rien à voir avec le traditionnel, ce collège mise fort sur la qualité à tous niveaux, même alimentaire. On a eu des super-bigs p’ti déj. Et puis pour moi ça a été comme un retour sur image, dans une certaine mesure ce que j’ai vécu pendant plusieurs années lorsque j’étais prof. Un tas de bons souvenirs sont revenus. Plus au nord, dans le Michigan la région est beaucoup plus fortunée qu’à Goshen, et ça se voit (Lotissement). Ce lotissement est construit autour d’un aéroport privé. Naturellement depuis la maison jusqu’au hangar où l’avion est parqué, il faut prendre la voiture. Sera-ce la topologie de demain ?




D’autre part Goshen est une petite ville, mais a un aér oport d’une qualité exceptionnelle. Et de surcroît le personnel qui y travaille est super-accueillant. En fait, nous avons passé trois jours entiers dans les locaux de l’aéroport. Le personnel nous a mis à disposition un local afin que nous puissions être tranquille et pouvoir utiliser internet sans problème. Le café et les pâtisseries nous étaient servis. Durant un jour où l’avion était en maintenance, nous avons décidé d’aller visiter les Amish, mais il fallait louer une voiture. Alors la réception de l’aéroport nous à mis à disposition gratuitement une voiture . . . puis le lendemain ils nous ont invités pour un big-lunch . . . incroyable ! Ca donne envie de rester !!!!


Cette excursion dans la 2ème zone la plus peuplée en Amish des USA a été superbe. Je suis sûr que ces gens ont quelque chose à dire à notre civilisation, et qu’il vaut la peine de les voir et de les écouter (signalisation). Certes vu superficiellement il y a un clash, un gros décalage entre leur concept de vie et le notre (voiture Amish). Mais je ne peux m’empêcher de recevoir leur message comme un signal d’alarme face à notre déferlement technologique, et je sais de quoi je parle. C’est impossible pour moi de rester insensible à ce message visant à ne pas se laisser dominer par la technique, moi qui vole avec un avion d’une complexité technologique et électronique gigantesque. A quel point n’a-t-on pas perdu totalement ce sens du respect de la nature qu’ils ont, au point d’en accepter autant les avantages que les inconvénients ?


Et puis au niveau de l’identité et de la différence je trouve que cette population à aussi quelque chose de très fort à dire. Notre civilisation occidentale court après la standardisation à tous prix et partout et eux proclament la différence. Comment ignorer cela, non seulement a 
u point de vue culturel, mais aussi en termes cultuels ? Naturellement certains esprits chagrins rétorqueront que la provocation n’est pas bonne conseillère, je comprends. Mais je ne peux m’empêcher de voir ces gens comme porteurs d’un message essentiel pour nos églises et notre société dans son homogéméisation.


Nous voilà aussi depuis quelques semaines vivant chaque dimanche une célébration différente. Et là aussi il y a un très grand message à recevoir : le système-église dans lequel je vis, m’aide-t-il réellement à comprendre la grandeur de ce Dieu célébré ? Qu’est-ce qui fait les différences de sensibilités, d’expressions rencontrées dans chaque endroit ? Notre idée était de nous déplacer les vendredis, et ainsi de pouvoir joindre le dimanche une église locale avec nos hôtes. Or il y a 10 jours ça n’a pas été possible, puisqu’il nous a fallu voler de Custer à Goshen. Mais dans cet avion bourré de technologie, il y a aussi la radio par satellites avec 250 programmes. Alors j’ai trouvé une radio chrétienne qui diffuse presque essentiellement de la musique, et ils ont fait un programme spécial de louange pour le dimanche. Donc voilà qu’on a passé 3 heures de louange à haute altitude, dans un ciel azur. Quelle merveille, quelle grâce. On a pu ainsi participer à cette louange en direct, et ce fût un grand moment de bonheur de la faire en admirant le résultat de la main du Créateur (plaine) et l’habileté de certains paysans (champs).


Depuis quelques jours nous sommes à Waxhaw, NC au siège international de Wycliffe-Jaars. Nous sommes accueillis chez un retraité pilote missionnaire et c’est de nouveau une étape pleine de rebondissements, extrêmement riche en contacts, particulièrement profitable pour le relationnel, le temps nous contraignant à rester au sol. Mais ceci sera pour le prochain email.

mardi 29 septembre 2009

3ème étape - Miles City,MT => Custer,SD



Custer est une petite bourgade à l’ouest du Dakota du Sud, proche de la frontière du Wyoming, logée dans un massif montagneux – c’est rare ici – nommé Black Hills à cause de la couleur des arbres. On est exactement à la même altitude que Samedan, 5600 ft (1696 m). Il y a 2 jours nous avions -6° le matin à 7h. Nous sommes logés dans une jolie maison de montagne très confortable, où habite un couple de retraités (Dick et Betty Loo) dont la fille, missionnaire, connaît la sœur de Andy . . . Nous sommes accueillis comme des rois. Ces gens sont venus nous chercher à l’aéroport et nous laissent leur 2ème voiture gratuitement. D’autre part, ils n’ont pas été là pendant 3 jours et nous ont laissé leur maison à « baby-sitter ». C’est vraiment une grâce et plein de bonheur.


La ville de Custer est petite et elle ressemble fortement à ces villes du far-ouest (Photo « Custer »). Il y a des cowboys partout, de superbes Harley-Davidson. A quelques km de là, il y a le fameux mémorial du Mt-Rushmore (photo « Mt Rushmore ») . Très impressionnant. Dans les Black Hills, tout est extrêmement découpé (Photo « Montagnes »). Par contre, tout autour, il n’y a que platitude sur des centaines de km avec quelques roches étranges qui émergent (photo « Roches étranges »). Il y a un grand avantage à cela, c’est qu’il faut apprendre à lire la carte avec rapidité et précision, et lui faire confiance. Les fermes sont souvent très isolées comme on peu le voir (Photo « maison de campagne »).


Et puis dans les Black Hills il faut faire attention lors de promenades. Il se pourrait qu’à l’orée du bois se trouve d’autres piétons (photo « Buffalos ») , et il paraît qu’ils sont souvent pas d’humeur aimable. Nous avons eu une chance incroyable d’être là lundi, nous avons pu assister au *Roundup », ce qui correspond un peu à la désalpe de chez nous (excepté que c’est pas en pente . . .). Tous les Buffalos ont été rassemblés dans un Corral par des cowboys, dont certains du nouveau type en 4x4. C’est impressionnant d’en voir un millier courir simultanément, je voyais les indiens il y a quelques siècles faisant face à ces hordes pour leur nourriture d’hiver, et en contraste nos rayonnage de Migros ou Coop, avec ses allées cirées et ses rayonnages aseptisés. Dire que seuls une centaine d’années nous séparent des 2 visions . . . ! C’est pour cela que nous nous sommes levés à point d’heure, et il y avait une foule gigantesque qui a fait de même.



La semaine dernière, on a eu une autre surprise. Lors d’un voyage planifié, nous avons décidé d’aller en direction de l’ouest, et nous arrêter dans un petit aéroport (South Big Horn). Or durant l’approche, j’ai constaté que l’aéroport était plein d’énormes anciens avions militaires. Alors on a dû recontrôler nos cartes pour être sûrs de ne pas se poser sur une base de l’Air-Force, sans quoi on risquerait un séjour gratuit  . . . à Guantanamo !!! En fait, il s’agissait bien d’un aéroport public de campagne, mais anciennement utilisé par les tankers des US Air force. 


Alors notre petit avion a retrouvé se grands-parents (Photo « Parents ») ! Il y a une centaine de carcasses d’avions qui pourrissent, et même, selon un gars qu’on a croisé (ce qui est très rare dans ce coin) des Serpents à sonnette. Malheureusement on n’en a pas vus.


Aujourd’hui il était prévu que nous quittions Custer, SD pour nous rendre à Goshen, IN en faisant un arrêt à Mason City, IO. Mais voilà, nous ne sommes pas partis à cause de la météo. Ce matin, la météo nous indiquait que des vents extrêmement violents souffleraient et qu’un système serait exactement sur notre route. Alors il n’eu pas été avisé de prendre l’air. Toutefois j’ai beaucoup de peine à croire à ces prévisions quand je regarde le ciel maintenant : il pleuvine sans énergie et il n’y a aucun vent depuis ce matin. Donc résultat, on va rester encore à Custer. Qui sait ? Il y a peut-être une raison cachée derrière cela.


Pour finir, j’ai beaucoup apprécié de message (photo « Message ») parlant de masque, de doigts et d’yeux affiché au pied du Mt-Rushmore. Il est dit :
 «  Les modèles étaient parmi les plus importants outils des travailleurs. Borglum (le concepteur) disait aux travailleurs : Si vous ressentez le modèle. . . fermez les yeux ou mettez-les derrière vous, sentez juste le modèle. . . vos doigts vont vous dire beaucoup plus de ce que vous êtes supposé faire que vos yeux » Fermer les yeux, ressentir le modèle . . . utiliser ses mains, son corps pour écouter ce que nos yeux ne peuvent voir : un truc à utiliser plus souvent.

samedi 26 septembre 2009

2ème étape - Nampa, ID => Miles City,MT




Dans un voyage comme celui qui est en cours, il est nécessaire de faire preuve d’adaptation, ce fût notre expérience du week-end passé. Notre plan était d’arriver vendredi à Miles City, MT et de passer le weekend dans le ranch d’un ami d’Andy. Mais voilà, quand nous sommes arrivés à l’aéroport, personne n’était présent, et il n’y avait pas moyen d’entrer en contact avec Andrew, cet ami. Nous nous sommes décidés pour une nuit à l’hôtel, mais il fallait encore arriver en ville, distante de 5-6 km de l’aéroport. Après un nombre infructueux de tentatives d’autostop, un jeune gars nous à conduit à un hôtel ou on a pu se reposer. Alors on a imaginé partir le lendemain pour Custer, SD, lieu de notre prochaine étape. Mais voilà, la météo en a décidé autrement. Il y avait un vent tellement fort qu’il rendait impossible le vol d’un petit avion. Donc on a visité la ville dont la taille doit avoisiner celle de Rolle (Photo « maison populaire »). 



Ca nous a permis de voir quelle est l’animation populaire du coin : la montée à cheval et les rodéos (photo « concours de lasso »). Ici il semblerait que les enfants montent à cheval avant d’aller à vélo ! Malgré le fort vent, il faisait très chaud, environ 35°. Le soir, nous avons décidé d’aller manger un bon steak, et nous avons été très agréablement surpris : Une délicieuse et tendre entrecôte de bœuf pour 9,-frs avec 2 accompagnements à choix. Le lendemain, dimanche, nous sommes allés dans l’église la plus proche pour participer au culte. C’est vraiment quelque chose de très intéressant et que j’aime beaucoup. C’était une petite église à tendance évangélique relativement traditionnelle. Après le culte nous avons pu discuter un bon moment avec quelques membres, en buvant le café et en mangeant les pâtisseries, ce qui est assez traditionnel aux USA. Mais ma principale joie c’est d’avoir pu y célébrer le Seigneur qui est le même partout et toujours.


Comme la météo était toujours composée de rafales, nous avons opté encore une fois pour rester à Miles City, en espérant que le lendemain serait propice au déplacement vers Custer. Durant l’après-midi, nous avons reçu un appel de Andrew qui nous proposait d’aller passer quelques temps dans son ranch. Donc nous voici partis dans un autre décor. Ce ranch se trouve à 70 km de pistes de terre de la ville, dans un no-man’s land (photo « route » ). Heureusement celui-ci est à proximité d’une belle rivière, mais autour la terre est très aride. Du point de vue esthétique, le ranch ne ressemble pas à ceux dessinés dans nos BD (Photo « ranch »), mais l’activité y est la même et le désordre identique. Sur la plaine qui entoure le ranch, il y a une quantité impressionnante de vaches et de moutons, ainsi qu’un grand nombre de chevaux. Cette famille est chrétienne, elle vit assez pauvrement, parce que l’élevage n’offre pas un grand revenu. Par contre, au niveau hospitalité, ils ont mis le paquet et nous ont reçus grandement. Et puis c’est tellement bon de savoir que dans toutes les couches de la population il y a des personnes qui adorent le même Dieu.


Nous avons pu rester 2,5 jours sur place, et la météo était géniale : un ciel bleu profond, et un vent presque tombé. Andrew nous a proposé de partir à la découverte . . . à cheval. Donc me voilà découvrant un nouveau moyen de transport, c’était la 1ère fois de ma vie que je montais un cheval. J’ai eu un grand plaisir de faire 2,5 heures de promenade dans la steppe (photo « Steppe »)  avec . . . Liberty (Photo « Liberty »). Et puis je trouve impressionnant qu’Andrew m’aie assigné le cheval nommé Liberty à moi, pour aller se balader en toute liberté, hors de toute civilisation, hors de tous chemins (photo « autour du ranch »), même au milieu de la rivière (photo « Indien ») en me laissant simplement porter.


Quel grand bonheur, et quel merveilleux clin d’œil du Père que de voyager avec Liberty. Le lendemain, nous sommes allés à la chasse aux coyotes, mais sans succès. A cette occasion Andrew nous à fait faire le tour du terrain du ranch. En 4x4 ça nous à pris . . . 5 heures. J’ai pas les valeurs exactes, mais j’évalue ce terrain à environ 100 km2. Et il disait que c’est un petit !!! Il y a là des plaines impressionnantes, des roches escarpées (photo « indien surveillant l’horizon »), des petits lacs sauvages. Mais avant tout, il y a le contact avec la nature.


Naturellement, le contraste est énorme entre ce que nous avons vécu à Nampa, chez John, le gars de la M.A.F. et chez Andrew. A Nampa tout était hyper propre, luxueux, organisé, minuté. Chez Andrew, c’est l’opposé. Mais je me sens beaucoup plus en harmonie avec ces ranchers de Miles City qu’avec la vie menée par John à Nampa. J’ai vraiment l’impression d’être plus près de mon Dieu. Ceci dit, John nous a donné une quantité de « tuyaux » importants, et il va falloir, avec Andy, que nous étudions tout cela attentivement. Imaginez un instant : nous avons vécu durant 1 semaine chez le responsable du recrutement de la MAF internationale, c’est pas extraordinaire ? La principale bonne nouvelle, c’est que du point de vue de la M.A.F. internationale, j’ai actuellement le quota suffisant pour être accepté en tant que pilote. En fait nous avons constaté qu’il y a une différence importante entre la MAF internationale et la MAF Europe, et il semblerait qu’il y ait aussi quelques difficultés dans leur communication. Peu importe, j’ai commencé ce voyage, et je le continue, même s’il faut faire quelques adaptations. La principale sera de suivre une formation complémentaire sur appareil haute performance en fin de voyage à Portland, OR, ce qui sera aussi utile pour Wycliffe qui le demande. Là encore je trouve extraordinaire comme les choses sont conduites : j’avais prévu un certain montant pour le nombre d’heures à faire uniquement. Maintenant je pense réduire le nombre d’heures et utiliser la différence pour ce complément de formation. Et ceci grâce au fait que notre 1er lieu d’atterrissage a été chez John à Nampa. Décidément, quand l’Eternel dirige les événements, c’est superbement fait. Nous avons aussi eu l’occasion de discuter avec le grand patron de MAF international, et il soutien fortement notre projet autour des USA. On a trouvé en lui et en John des alliés, des personnes intéressées par notre cheminement, des personnes désireuses de nous avoir atteindre notre but, nous donnant clairement les éléments pour devenir compatibles avec leurs standards. A la fin de notre périple, nous avons rendez-vous avec la MAF à Nampa pour une évaluation, pour savoir ce qu’il nous reste à faire pour atteindre l’objectif. Et puis, cerise sur le gâteau, j’ai vu 3 Kodiak, ces avions que j’aimerais tant pouvoir voler.


Avec Andy, je dois dire que ça se passe bien, et je suis content. Le défi de faire « cohabiter » 2 gars dans un projet comme le notre n’est pas évident. Il y a certes beaucoup de points communs, mais aussi bon nombre de différences, et il faut réussir à la gérer. Andy est une personne au cheminement plus lent que moi, avec des principes bien plus marqués. Ca fait de lui un gars certainement beaucoup plus respectueux des moindres détails, mais aussi nettement moins aptes à prendre des décisions très rapidement. Et souvent en aviation il faut être très vif, décider en un temps record. Lors de notre arrivée à Custer, SD, nous avons du faire face à des rafales de vent, et dans ce cas, la réaction instantanée est essentielle. J’ai pu à 2 reprises voir qu’Andy est facilement affecté quand les choses ne vont pas selon le plan prévu. En termes de vie spirituelle, je pense qu’il y a aussi une grande différence entre nous, mais pour l’instant elle ne nous a pas posé de problèmes. Entre ma spontanéité et sa rigueur il y a une grande marge. Mais comme je le disais dans mon précédent email, chacun peut apporter à l’autre une part importante d’expérience de vol. Andy est familier avec le vol à vue en campagne ou le repérage au sol est crucial et le trafic inexistant, alors que je suis familier avec le vol aux instruments en zone de trafic intense et où il faut suivre les instructions du contrôleur immédiatement.


Donc on s’entraine mutuellement, et c’est génial.


Maintenant ça fait 3 jours que nous somme à Custer, SD, mais je vous raconterai ce qu’on y vit dans le prochain email. Il se fait tard et demain nous avons une bonne raison de nous lever à . . . 5h00 : une autre aventure.